vendredi 29 septembre 2017

Noir et blanc

Après quelques tests au printemps dernier, je suis à même de vous dire que la parution de mon blog sera dorénavant plus constante.  Pour cette chronique, je vous propose Le Chercheur d’âme de Steve Laflamme.  Un beau gros pavé comme on les aime.  Côté bière, le réchauffement de ces derniers jours ma pisté vers une bière commerciale bien connue la 1664-blanc.  Bonne lecture.


1 POLAR

Lutte… à finir !



Il me fait un peu drôle de parler de ce roman.  La raison en est bien simple.  Steve Laflamme et moi avons un parcours similaire.  Lui aussi est professeur de littérature dans un cégep.  Il enseigne, comme moi, la littérature policière.  Nous partageons la même passion pour les littératures de genre.  On se côtoie parfois dans certaines manifestations littéraires, possédons à peu près les mêmes amis dans ce milieu.  Il vient de publier son premier polar et je publierai le mien en 2018.  Bref, plusieurs raisons qui font que je devrais peut-être me taire plutôt que d’aborder la critique du roman Le Chercheur d'âme.  Mais pourquoi se priver quand l’exercice est positif?

Plusieurs victimes d’un tueur en série sont retrouvées, le visage à moitié arraché.  Modus operandi semblable à chaque fois.  Toujours la même signature : des noms, des numéros, des inscriptions ayant le mystérieux monde de la lutte amateur et professionnelle comme référence.  C’est Xavier Martel qui mène l’enquête.  Un entêté, un passionné au passé trouble qui fait cavalier seul en éclaboussant tous ceux qui se trouvent en relation avec lui.  Plus ou moins détesté par son entourage, par ses collègues et patrons qui continueront de l’épauler sans relâche, Martel met à jour de vieilles histoires, de vieilles blessures… et crée scandale après scandale.  Mais les meurtres s’accumulent même si l’étau se resserre autour du tueur.  Vous pensez être au bout de vos peines?  Le tueur a toujours un coup d’avance… parfois plus.  Même quand on croit le tout terminé, l’histoire repart de plus belle, Laflamme nous menant par le bout du nez jusqu’à la toute fin.

Le Chercheur d’âme est un thriller de type page turner.  Ceux qui, comme moi, déteste la mode des romans qui nous présentent une mise en place de 150-200 pages de lecture sans nous offrir d’action, seront ici servis.  De l’action, il y en a.  Peut-être trop?  Jamais trop diront certains.  Un meurtre de plus ou de moins?  Le dosage est plus qu’important.  Dans le roman de Laflamme, les rebondissements sont multiples, le suspense présent à souhait, le tout parsemé de scènes bien gores comme on les aime. 

Certes, Le Chercheur d’âme est un projet ambitieux pour un premier roman.  Peut-être too much à l’occasion comme l'on dit certain.  Mais même si Laflamme a parfois de la difficulté à doser (surtout en ce qui concerne le personnage de Martel), le sentiment final est que le pari est entièrement réussi.  Le constat est, qu’il ne s’écrivait pas, il y a vingt ans, des romans policiers de cette qualité au Québec outre, peut-être, quelques romans de Christine Brouillet et Jean-Jacques Pelletier.  Ce premier essai (d’autres suivront) place Laflamme dans le sillage des Michaud, Seymour, H. Gagnon et autres plumes québécoises qui sont en plein âge d’or de notre roman policier.  Je déteste le jeu des comparaisons, mais pour plusieurs raisons Le Chercheur d’âme n’est pas sans rappeler l’Âme du mal de Maxime Chattam, premier titre de la trilogie du mal de l’auteur français.  Voilà l’exemple d’un autre projet un peu trop ambitieux qui est devenu une référence et qui a fait les beaux jours de l’écrivain Chattam.  Souhaitons-en tout autant à Steve Laflamme dont Le Chercheur d’âme a tout pour plaire.



Le roman est finaliste au Prix Roman du Salon de livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean.  Vous pourrez d’ailleurs y rencontrer l’auteur jusqu’à dimanche.


Le Chercheur d’âme
Steve Laflamme
Éditions de l’Homme
2017, 461 pages



1 BIÈRE

Bière 1664 Blanc





Fin septembre.  L’été a pointé le bout du nez de belle façon et plusieurs se sont repris pour des rendez-vous manqués plus tôt dans la saison.  Un soir de fin de semaine, au dépanneur du coin, c’était le défilé des caisses de bière ou comme l’aurait dit notre Plume national : La balade des caisses de 24.
N’étant pas en reste, mais plus raisonnable avec mon pack de 12, j’opté pour la 1664 blanc.  Je sais, je sais… c’est une bière de type commercial.  Une fois n’est pas coutume. 

La 1664 attire par la jolie forme de sa bouteille bleue.  Oui bleue.  À la lumière, on y devine déjà la pâleur de la bière.  Oui, une blanche vraiment blanche qui peut rappeler par sa couleur et sa fraîcheur la nouvelle Stoychev de la microbrasserie du Lac-saint-Jean de Saint-Gédéon dont je vous parlerai sous peu.



Ainsi la 1664 est douce et désaltérante.  C’est une bière fruitée et aromatisée à la coriandre et aux agrumes mais qui se différencie des autres bières actuellement de ce type qui se ressemble presque toutes.  Celle-ci est une vraie bière d’été.  Dommage qu’elle ne soit pas fabriquée que d’ingrédients naturels. 

Bref une belle surprise pour une bière commerciale.  Le top sur le bord de la piscine.  Un vrai petit vin rosé.

https://www.beertime.fr/1664/biere-blanche/1664-blanc





EN SAVOIR +


ASPECT
Mousse
Dense avec de fines bulles
Couleur
Jaune pâle
AU NEZ
Odeur
Agrumes
EN BOUCHE
Arôme
Dominance d’agrumes
Saveur
Bon équilibre avec une pointe d’amertume
Texture
Fluide et moelleuse
ARRIERE-GOUT
Persistance des arômes fruités



mardi 7 février 2017

Sérial killer et draveurs


Voici la première édition de ce nouveau blog qui, comme son nom l'indique, vous proposera, à chacune de ses parutions, la critique d'un polar et l'appréciation d'une bière.  C'est un retour pour moi à la critique après ma participation à différentes revues et fanzines.  On le sait, le milieu du polar québécois a connu de durs coups dernièrement avec la disparition du fleuron qu'était Alibis, puis l'annonce d'une pose (espérons-la temporaire) du festival de Knowlton.

Je commence avec un roman qui date un peu déjà, celui de Philippe Ward et une bière qui vaut le détour : La Raftman.

1 polar


El toro debe morir

J’avais, il y a quelques années, mis la main sur Irrintzina, l’un des premiers romans de Philippe Ward dont l’action se passait en Euskadi (Pays Basque).  Pur hasard, le tout dernier roman de Ward, Danse avec le taureau a la particularité de se dérouler dans le même décor.  Philippe Ward, alias Philippe Laguerre (je vous laisse ici vous émerveiller du gentil jeu de mots) est un acteur important des littératures de genre en France.  Auteur de plusieurs livres en policier et en fantastique dont certains avec Sylvie Miller, il est aussi directeur littéraire aux Éditions Rivière blanche.

En vacances chez ses parents dans le pays de son enfance, Amaia Aguerre (sic), première profileuse française, est réquisitionnée pour tracer le profil d’un tueur en série qui menace de frapper et de nuire aux grandes fêtes de la tauromachie de Bayonne.  Anti-corrida?  ETA (groupe paramilitaire indépendantiste) ?  Après un journaliste d’une revue taurine, c’est à un impressario de nombreux toréadors de trouver la mort.  Les meurtres, tous ritualisées, se succèdent et rien ne laisse présager que celui qui les orchestre, va mettre les freins pour préserver la quiétude à quelques jours des Fêtes de Bayonne.  Bien au contraire.  D’ailleurs, lorsqu’Amaia prend l’enquête en mains et poussent ses investigations,  la traque ne fait que commencer.  Ici, pistes et fausses pistes, se chevauchent dans une corrida bien noire.

Pas évident de comprendre, pour nous, nord-américains, cette passion pour la corrida et pour la tauromachie, bien ancrée dans certaines cultures du Sud de la France et de l’Espagne.  Même combat en Europe en fait, et c’est ce qui sert de trame de fond à ce thriller.  À cet égard, même si il ne s’agit pas ici de l’œuvre qui va consacrer Ward, le côté régionaliste qu’elle révèle, amène un petit vent de fraîcheur et d’originalité que l’on retrouve de moins en moins dans les thrillers urbains où pullulent la racaille et autres tueurs en série pas forcément toujours crédibles.  Ici, pas de bains de sang inutiles pour épater la galerie.  Ce qui rassure surtout, c’est la maîtrise de Philippe Ward, avec son expérience, intelligent, en contrôle des effets créés, du suspense, évitant des racoins où d’autres auraient dérapé.  Une lecture agréable, dépaysante à souhait d’un auteur qui demeure, malheureusement, trop méconnu encore du grand public. (FBT)



Danse avec le taureau
Sérial killer aux fêtes de Bayonne
Philippe Ward
Éditions Wartberg, Zones noirs,

2015, 166 pages.


1 bière

RAFTMAN
BRASSERIE UNIBROUE



Il y a plusieurs années que je n’avais pas consommé la Raftman.  La première raison est que je consommais beaucoup moins de bière et la deuxième est que lorsque que je m’offrais le plaisir d’en déguster une, j’optais plutôt pour une bière de type blanche par choix ou encore, j’appréciais celle que m’offrait mon hôte du moment.  Ainsi donc, depuis que je me suis remis au hockey avec les copains, je me permets une bière après les parties.  Ainsi, je me promettais depuis quelques temps de me retaper une Raftman de la brasserie Unibroue.

Verdict : Tout simplement Wow!  Cette bière a vraiment tout pour me plaire.  Couleur, goût et texture.

C’est une bière de type fumée… pour ceux qui sont plus traditionnel, ça ressemble un peu à une bière rousse.

Apparence :  Une belle robe tirant entre le roux et le brun doré cassonade.  La mousse qui tire aussi vers le caramel est fine, en dentelle et peu abondante.

Goût : Caramel et noisettes grillées.  Plutôt sèche et sans trop d’Amertume.

Je n’ai pas peur de le dire.  La Raftman est en train de devenir ma bière numéro 1 de mon palmarès.  Bien sûr, l’offre actuelle au Québec est assez extraordinaire, pour ne pas dire dans son âge d’or.  Combien de temps les petits joueurs tiendront-ils le coup avant de se faire engloutir par la concurrence et les grosses machines du marché?  L’avenir le dira.  En attendant, je vous reviens avec une nouvelle suggestion très bientôt. (FBT)




Raftman (tiré du site de la cie Unibroue)
Origine
Chambly, Québec
Brassée depuis
1995
Degrés
5.5 %
Fermentation
Haute
Style
Ale au malt de whisky fumé à la tourbe
Couleur
Ambrée rouge
SRM
10
Limpidité
Voilée
Mousse
Beige
Bulles
Fines
Effervescence
Modérée
Nez
Mélange complexe d’arômes de fumée, de pommes, de caramel et de malt de whisky
Saveur
Bouche de malt fumé, légère acidité camouflée par son goût de pommes caramélisées
IBU
15,5
Densité
Mince
Étalement
Court
Température suggérée
6ºC - 8ºC, avantageuse à 10ºC
Verre suggéré
Ballon ou tulipe
Disponibilité
Canada
Format
341 mL, 750 mL

www.unibroue.com